Un interview avec Marj Tonini

Abstract

L’entretien est axé sur l’effet des risques environnementaux, le rôle des autorités et des experts dans la gestion de ces phénomènes naturels. Le rôle des médias sociaux en tant qu’outil de communication a également été discuté et il a été identifié comme un bon outil lorsqu’il est utilisé par des experts ou des personnes ayant une connaissance du risque. Cependant, il peut aussi être contre-productif lorsque des informations fausses ou ambiguës sont diffusées par les médias sociaux. La discussion s’est terminée par une note positive concernant l’évolution de la gestion et de la communication des risques au cours des deux dernières décennies en termes de transmission d’informations au public et de disponibilité des données pour une meilleure compréhension des risques environnementaux.

Profile

  • Chargé de recherche et d’enseignement à la Faculté des géosciences et de l’environnement
    (Université de Lausanne)
  • Doctorat en Agriculture, Environnement et Paysage
    (École des hautes études de Sant’Anna : Pise, IT)
  • Membre de l’Union Européenne des Géosciences (EGU) : Vienne, AT
  • Responsable scientifique – NH07 : Risques liés aux incendies de forêt)

Le dialogue a commencé par une brève introduction et les méthodes utilisées pour analyser et évaluer les phénomènes de risques environnementaux. Ces phénomènes sont étudiés par le biais de la modélisation des risques, qui implique la compréhension quantitative des incendies de forêt, des glissements de terrain et des inondations, entre autres. L’approche du Dr Marj en matière de risque environnemental comprend la combinaison de la modélisation et de la recherche afin de trouver des solutions pour un usage sociétal et pas seulement pour un usage académique.
La différence entre un risque et un danger doit être claire avant de définir un risque environnemental et l’interview a montré un exemple où un danger naturel utile pouvait devenir un risque. Il est important de noter qu’un risque entraîne des pertes non désirées pour la communauté et l’environnement. L’un des risques environnementaux les plus courants dans le canton de Vaud est le glissement de terrain. Cependant, l’expertise de Dr. Marj est plus orientée vers les incendies de forêt et les procédures impliquées dans la communication et la gestion en Italie.
Le lien entre les communautés et les autorités responsables de la gestion des risques peut être réalisé par une transmission humble et claire des informations, ce qui peut être rendu possible par des outils de communication tels que les médias sociaux. Le rôle des médias sociaux est devenu significatif et stimulant en termes de réduction du fossé entre les experts et le grand public. Idéalement, les experts sur un sujet particulier sont censés être la source d’information en temps de crise et le grand public devrait être objectif des sources d’information sur les médias sociaux.

 

La communication constitue un chaînon important quant à la prévention, la gestion et la résilience dans un contexte de catastrophe naturelle. Elle est très importante car elle permet de prévenir et d’alerter les populations face aux risques à venir. Le risque est basé sur un modèle et provient du cerveau humain qui considère ou non un phénomène, une activité comme dangereuse pour l’homme et l’environnement. Il faudrait tout d’abord commencer par examiner ce que nous ne savons pas et ce que nous connaissons. L’objectif de la communication du risque peut être atteint du côté du comportement humain, si l’on met l’accent sur la précipitation des populations en augmentant leur capacité d’adaptation et en augmentant leur potentiel de résilience. Une communication délibérément imprécise peut entraîner des problèmes pour les fonctionnaires et mettre en évidence leur incompétence. Il vaut mieux définir ce qu’idéalement on peut savoir et ce que l’on ne peut pas savoir tout simplement. Pour une communication du risque, il est important de respecter certains règles (Planifier avec attention et évaluer la performance, Coordonner et collaborer avec les autres sources « organisations humanitaires, société civile, organismes indépendants », Accepter et inclure le public comme partenaire légitime,) et principes (Traduire en termes accessibles l’information à communiquer, Préciser l’incertitude sur la communication, Adresser la perception du publique).